Qu’est-ce que le test de féminité ?

Tout le monde parle du test de féminité suite à la disqualification d’Imane Khelif à cause d’un taux trop élevé de testostérone, alors qu’elle devait participer, ce dimanche 26 mars, à la finale des championnats du monde de boxe amateur à New Delhi. Mais qu’est-ce que le test de féminité ?

Lors des compétitions sportives, le test de féminité est un examen médical permettant de déterminer si les participantes sont vraiment de sexe féminin. Il se base sur des critères qui évoluent au fur et à mesure qu’on en découvre les limites.

Il est utile de préciser que les athlètes qui échouent au test sont incitées à suivre un traitement hormonal si elles souhaitent avoir accès à nouveau à la compétition, et qu’aucune réglementation équivalente n’existe pour les athlètes masculins. Ce test est fondé sur des critères qui n’ont de cesse d’évoluer et d’être remis en cause (l’anatomie, puis les formules chromosomiques, puis les taux d’hormones sexuelles).

 

L’évolution du test au fil du temps :

En 1966, le premier test de féminité est instauré par le comité de la Fédération internationale d’athlétisme, il est gynécologique et morphologique.

En 1968, un test génétique est instauré.  Il est censé révéler la présence d’un deuxième chromosome X. Peu fiable, il est remplacé, en 1992, par un autre qui établit la présence ou non d’un chromosome Y. Il sera utilisé dans toutes les compétitions internationales olympiques.

Aux JO de Sydney en 2000, le Comité international olympique supprime le test mais autorise, un contrôle hormonal en cas de doutes sur l’identité sexuée des athlètes.

 

Un test abusif et préjudiciable pour les femmes

Ce test est source de multiples polémiques, d’humiliations et d’exclusions alors qu’il est : premièrement, rarement fiable car les taux moyens de testostérone varient chez la même personne selon les jours, et l’intensité de la pratique sportive entre autres. Et deuxièmement, discriminatoires car les doutes sur le sexe des athlètes, nécessaires pour entamer l’examen médical, sont basés sur un jugement social (morphologie, esthétique, féminité). De plus, il n’existe aucun test équivalent pour les hommes dont la masculinité n’est pas mise en doute, ce qui aggrave la discrimination envers les athlètes féminines.

Selon un rapport d’Human Rights Watch, ces « pratiques qui consistent à envisager le corps des athlètes sur la base de définitions arbitraires de la féminité et de stéréotypes raciaux » entrainent une violation des droits humains. Les femmes interrogées dans le cadre de ce rapport, parlent de questionnements existentiels, de honte et d’envie de renoncer au sport – même s’il est leur moyen de subsistance – et de tentatives de suicide.

 

Forte mobilisation contre ce test

La mobilisation contre ce genre de test prend de l’ampleur. De plus en plus d’expert.e.s de la santé, des défenseur.euse.s des droits humains et des athlètes de haut niveau le dénoncent.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a recommandé l’abrogation immédiate de la règlementation relative aux tests de féminité. L’Association médicale mondiale a recommandé aux médecins du monde entier de ne pas la respecter car elle viole l’éthique médicale.

 

 

Sources :

 

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